Agriculture Sherbrooke, Développement durable
Des arbres touchés par l’agrile du frêne valorisés par la Ville de Sherbrooke
06/10/2023
Agriculture Sherbrooke, Développement durable
06/10/2023
Une nouvelle bibliothèque fabriquée avec du bois urbain touché par l’agrile du frêne a fait son entrée à l’hôtel de ville de Sherbrooke, la semaine dernière. Conçue par une équipe d’Au Pont de bois, une entreprise d’insertion professionnelle, cette bibliothèque est certes le premier d’une série de projets visant la valorisation de bois public à Sherbrooke.
L’agrile du frêne, un insecte ravageur qui s’attaque à toutes les essences de frêne, est très présent au Québec depuis de nombreuses années et Sherbrooke n’y échappe pas. En 2021, les arboriculteurs de la Ville ont été appelés à scier, dans des parcs et endroits publics, de nombreux frênes atteints par cet insecte. Une fois coupées, les planches ont été empilées et bien protégées dans une cour extérieure, dans le but de pouvoir procéder au séchage à l’air libre, soit une technique très traditionnelle.
« La Ville s’est retrouvée avec plus de 800 planches de frêne », explique Marie-France Audet, conseillère en développement agroalimentaire chez Entreprendre Sherbrooke. « L’an dernier, lors d’un événement d’Agriculture Sherbrooke qui réunissait plusieurs élus de la Ville, j’ai lancé l’idée de créer des meubles et objets avec ce bois qui, jusqu’à présent, était inutilisé. Une réflexion à ce sujet était déjà en cours à la Ville, dans le but de valoriser le bois public atteint par l’agrile du frêne. D’ailleurs, les nouveaux aménagements extérieurs du marché de la Gare sont faits avec du frêne de Sherbrooke », poursuit Marie-France.
La réflexion s’est poursuivie et la Ville a finalement fait appel à l’atelier d’ébénisterie Au Pont de bois, une entreprise à but non lucratif de Sherbrooke, pour la réalisation de certains meubles et objets, dans ce cas-ci, des trophées voués à des partenaires de la Ville, ainsi qu’une bibliothèque destinée à l’hôtel de ville.
C’est l’ébéniste Roger Roy, responsable des projets Au pont de bois, qui a été mandaté pour ces réalisations. Il était accompagné de ses élèves. « M. Roy avait rarement travaillé le frêne avant cette commande, explique Marie-France Audet. C’est un bois qu’il découvrait et il avait certaines inquiétudes. Il se demandait si le bois allait tordre, si le soleil allait changer sa couleur ou encore si les planches allaient être bourrées de clous qui se sont accumulés dans le bois au fil des ans. Finalement, le travail s’est bien déroulé et les résultats sont magnifiques. »
Cette première collaboration entre le Pont de bois et la Ville de Sherbrooke ne sera certes pas la dernière, assure Marie-France. Les idées pour valoriser le bois public de Sherbrooke ne manquent pas. « Il reste encore beaucoup de planches disponibles et il y aura d’autres collaborations dans le futur.
Habituellement, lorsqu’on achète un meuble ou un objet, c’est très difficile de faire la traçabilité du bois, mais dans ce cas-ci, on sait très bien qu’il vient de chez nous. »
Une prochaine coupe de frêne débutera dans les prochains jours. Le sciage sera entamé au printemps 2024. Notons que seuls les arbres atteints de l’agrile du frêne sont coupés par les arboriculteurs de la Ville de Sherbrooke.
Photo principale : (de gauche à droite) Marie-France Audet, d’Entreprendre Sherbrooke, Roger Roy, ébéniste et responsable des projets Au pont de bois, et Violette Bertrand, formatrice Au pont de bois.