Repreneuriat
Le repreneuriat : une option qui gagne en popularité
04/04/2024
Repreneuriat
04/04/2024
Saviez-vous que 15 % des Québécois.es souhaitent démarrer une entreprise? Parmi les différentes options à envisager pour les futur.es entrepreneur.es, il y a celle du repreneuriat. Puisque près de 30% des propriétaires d’entreprises au Québec sont présentement âgés de 55 ans et plus, on s’attend à une augmentation des opportunités de repreneuriat dans les prochaines années.
Les propriétaires d’entreprise qui approchent de la retraite sont nombreux et font face à un besoin pressant de transitions entrepreneuriales. Le repreneuriat au Québec est donc appelé à jouer un rôle important, voire crucial, dans les années à venir. Non seulement le repreneuriat peut être une bonne solution pour les personnes intéressées à se lancer en affaires (les explications un peu plus loin dans le texte), mais il compte aussi de nombreux bénéfices pour la société, tels que le développement régional, la durabilité économique, le renouvellement entrepreneurial et la stabilité.
« Le gouvernement du Québec et les diverses institutions financières reconnaissent l’importance du repreneuriat pour l’économie locale et pourraient donc augmenter leur soutien à travers des programmes de financement, de formation et de mentorat spécifiquement conçus pour les repreneur.es », explique Michael Ramos de Rosas, conseiller en gestion chez Entreprendre Sherbrooke.
Les bénéfices du repreneuriat par la jeune génération Y et Z dépasseront certes l’aspect économique. « D’abord, la jeune génération apportera une vision renouvelée, en intégrant davantage les technologies numériques dans ses opérations, explique Michael. On peut aussi s’attendre à ce que ces jeunes entrepreneur.es mettent au cœur de leur entreprise un accent particulier sur le développement durable et sur la responsabilité sociale. »
Les avantages sont nombreux pour les personnes qui choisissent le repreneuriat. D’abord, elles ont immédiatement accès à un réseau d’affaires et à une clientèle déjà existante. Puis, elles peuvent compter sur la réputation établie de l’entreprise, l’historique financier, le savoir-faire des employé.es et sur un potentiel de croissance.
Quant aux défis qui les attendent? « Il y a le financement, puisque le prix demandé est souvent trop élevé en raison de l’émotivité du propriétaire, répond Michael. Il y a aussi l’intégration dans l’équipe, la pression liée aux attentes et à la réussite, ainsi que la gestion du changement », poursuit-il.
Notons que la principale raison d’un refus de vendre chez les propriétaires est l’absence de connexion avec l’acquéreur. « Les valeurs partagées et le souhait du propriétaire de maintenir l’héritage et les réalisations de son entreprise jouent un rôle crucial dans cette décision. Pour le propriétaire, il est vraiment important que l’acquéreur potentiel aligne ses valeurs aux siennes. »
Âge moyen : 40 ans ;
Genre : 70 % des hommes ;
Diplômé.es universitaires : 70 % ;
Mise de fonds moyenne : 360 000$.
Le repreneuriat collectif (deux ou plusieurs repreneur.es) est de plus en plus populaire au Québec. « Souvent, il s’agit d’employé.es d’une entreprise qui s’unissent pour reprendre et gérer cette entreprise ensemble. Cette approche vise à assurer la continuité de l’entreprise tout en préservant les emplois et en impliquant les employé.es dans les décisions et la gestion de leur lieu de travail », explique Michael, ajoutant que le repreneuriat collectif est également un levier pour une transition écologique.
« Des groupes d’individus peuvent reprendre des entreprises dans le domaine de l’énergie, de l’agriculture ou de la production, avec l’objectif de transformer les pratiques commerciales pour les rendre plus durables et respectueuses de l’environnement. »
Maxime Yargeau travaillait déjà au restaurant Overflow lorsqu’il a racheté l’entreprise en mai 2019. Son premier défi était de changer l’approche client, avec le souhait de « vendre du bonheur » et de faire en sorte que les gens « se sentent à la maison ». Sa plus grande fierté? « Pratiquement aucun employé n’a quitté son emploi depuis mon rachat, répond-il. On est devenu une belle petite famille qui partage la même passion. »
Pour sa part, Alexandre Champagne a racheté l’entreprise Laser Pro en 2014. Pour ce jeune entrepreneur sherbrookois, le repreneuriat était l’option idéale. « Le rachat d’une entreprise a plusieurs avantages. D’abord, c’est un accélérateur de carrière d’entrepreneur. Le rachat permet aussi à l’entrepreneur de se verser un salaire décent dès le jour un et de se consacrer à 100 % à son projet », indique Alexandre.
Ce texte a été écrit dans le cadre d’un atelier sur le repreneuriat, donné par Entreprendre Sherbrooke à des élèves du Club entrepreneur du Cégep de Sherbrooke.
Photo 2 : Maxime Yargeau